19 七月 2006

CHIRAC VU PAR ARON ET MOI


R. Aron partageait avec quelques autres un talent rare: celui de cerner la vérité d'un homme en très peu de lignes toujours étincelantes.
Pour preuve, on peut lire dans ses mémoires un portrait de Chirac :

"quelque peu radical socialiste par la manière dont il avait flatté les paysans, démagogue des grandes villes par son style battant et sa capacité presque infinie à serrer des mains, toujours en quête d'un slogan électoral qu'il abandonne quelques jours après l'avoir inventé, force de la nature et force politique dont nous pouvions attendre et craindre beaucoup"

C'est stupéfiant, l'hommme n'a pas changé, loin s'en faut: on retrouve sa bienveillance - sans doute sincère - envers les paysans (renouvelée au gré des salons de l'agriculture), la capacité olympique du président-thaumaturge à serrer toutes les mains qui se présentent, son goût pour le pouvoir et ses formules électorales éphémères (la fracture sociale, ...).
Cependant Aron se trompe sur un point: il semble considérer que son avenir politique sera bref...Et quand on songe à sa postérité, sa trace, son héritage, un détour par le cinéma s'impose: Woody et les robots
Dans ce film Miles Monroe (Woody Allen) a été conservé cryogèniquement après un incident à l'hôpital. Il se réveille 200 ans plus tard et découvre un futur orwellien. Un savant lui pose alors des questions sur les années 1950 à partir de vieilles photographies. Miles fait le commentaire suivant sur de Gaulle : un cuisinier français.
On peut penser que si on lui avait montrer un portrait de Chirac, il aurait répondu aussi lapidaire: fan de foot.